Améliorer sa filière agricole pour atteindre l’autosuffisance alimentaire

Améliorer sa filière agricole pour atteindre l’autosuffisance alimentaire

Alors que le riz est l’alimentation de base des Malgaches, Madagascar doit en importer 500 000 tonnes chaque année pour nourrir sa population. Samedi 18 juin, près d’Antananarivo, s’est alors clôturée une conférence nationale sur l’autosuffisance alimentaire, une promesse de campagne du président. Au cours de trois jours de concertation, les acteurs du secteur agricole se sont réunis pour élaborer une série de mesures pour soutenir les agriculteurs et améliorer les rendements.

L’ambition des autorités malgaches : un rendement de 4 tonnes de paddy par hectare au lieu des 2,5 tonnes actuelles. Parmi les mesures retenues pour améliorer la productivité, la mise en place d’un guichet agricole dans chaque district du pays, explique le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Harifidy Ramilison :

« Les producteurs – qu’ils soient agriculteurs, éleveurs ou pêcheurs – pourront trouver les services dont ils auront besoin, y compris les équipements, les matériels agricoles, les intrants, des conseils. Il y aura aussi un centre d’appui pour la gestion foncière décentralisée qui va accueillir les doléances et il y aura un magistrat qui va aider les producteurs à résoudre les problèmes d’accès à la terre. Donc il y aura tous les ingrédients pour, qu’à court terme, nous parvenions à l’autosuffisance alimentaire, on espère d’ici fin 2023. »

Une mesure qui sera financée par l’État fait savoir le ministre de l’Agriculture. Alors que 80 % de la population travaille dans le secteur agricole, et en particulier dans la culture du riz, les paysans malgaches restent très vulnérables et peinent à vivre de leur activité. José Pierre Didina est agriculteur et président d’une association qui regroupe 700 cultivateurs dans le district de Vatomandry, dans l’est de la Grande Île.

Notre association d’agriculteurs possède 400 hectares de terres pour cultiver du maïs ou d’autres cultures de rente mais nous n’avons que des bêches et des faucilles pour travailler. Nous sommes prêts à améliorer nos rendements mais nous avons besoin de matériels et de semences pour pouvoir cultiver nous-mêmes nos terres. Donc nous attendons la concrétisation rapide de ces mesures. Nous sommes aussi dans une zone enclavée à cause de la route qui est en très mauvais état, donc les collecteurs qui viennent jusque chez nous achètent nos produits à un prix très bas pour compenser.

Pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, le gouvernement malgache mise aussi sur l’agrobusiness et prévoit d’élargir sa superficie de 5 000 hectares par district. « Dans ces exploitations, les paysans travailleront avec les opérateurs et les investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers », a indiqué le chef de l’État malgache Andry Rajoelina, lors de cette conférence nationale.

devjscorp